Le Militant FO Eviden Groupe Atos

Septembre 2024

Rappel : Consultation des salariés

EVIDEN			New ATOS

Projet de vente de Worldgrid
Conséquences sociales

A la lecture des éléments transmis par la direction dans le cadre du projet de cession au Groupe ALTEN de 668 salariés rattachés à l'entité Worldgrid, il apparait que les garanties sociales comparées des deux Groupes sont globalement défavorables à nos collègues.

En effet, pour la retraite complémentaire Agirc et Arcco, la différence de cotisation est importante (de 36,60% à 29,46% par exemple de cotisation globale), ce qui signifie chaque année un nombre conséquent de points de retraite en moins.

Pour la prévoyance (incapacité, invalidité, décès), les taux de cotisations sont là quasiment divisés par deux en global ce qui laisse craindre des différences importantes sur les prestations en cas d'arrêt de travail longue durée et d'invalidité notamment.

Pour la complémentaire santé, la structure des cotisations uniformes chez Alten est défavorable aux bas salaires.

En effet, un salarié sans conjoint qui gagne moins de 2861€ brut verra ses cotisations augmentées. Un salarié avec conjoint qui gagne moins de 4655€ brut également.

FO a demandé à la direction l'ouverture de négociations sur l'accompagnement social de ces transferts potentiels …

Transferts Bull vers Atos France
Changement de Convention

Début juillet, les salariés qui avaient été transférés de Bull à Atos France mi 2023 ont reçu de la part de la direction des courriers les informant du changement de convention collective, passant de la CCN Métallurgie à la CCN BETIC (dite Syntec). Dans ces courriers la direction les informe de leur nouvelle classification et modalité de temps de travail, et pour certains leur proposant de signer un avenant pour le temps de travail.

Ces changements résultent d’une note unilatérale de la direction, consultable ici DUE sur Sharepoint, elle fait suite à une négociation n’ayant pas abouti, n’ayant notamment pas obtenu la transposition des positions/coefficients revendiquée. Les syndicats demandaient par exemple que les cadres 2.130 et 2.135 de la Métallurgie deviennent 3.1 / 170 en BETIC. La direction les a classés en 2.3 / 150.

Concernant la modalité temps de travail, de nombreux salariés en forfait jours Métallurgie se sont vu proposer la modalité Réalisation de Mission BETIC, qui est un forfait hebdomadaire en heures, de 35 à 38h30 par semaine. La direction s’est appuyée sur la condition d’entrée en forfait jours BETIC (Mission Autonomie Complète), qui était d’être en position 3 ou d’avoir 2 fois le PASS (Plafond Annuel de la Sécurité Sociale). Or une modification récente de la CCN BETIC permet, depuis le 1er juillet, d’être en Mission Autonomie Complète dès la position/coefficient 2.3.

FO a donc demandé et obtenu, pour les salariés qui l’ont contacté et y avaient droit, de recevoir un avenant forfait jours/ Mission Autonomie Complète BETIC.

N’hésitez pas à contacter un représentant FO pour faire valoir vos droits !

Isolés, les salariés sont vulnérables. Organisés, ils sont une FOrce. Rejoignez FO !

Atos selon les experts

La réunion du Comité Groupe du 10 septembre a été consacrée au rapport de l’expert indépendant Sextant sur la situation d’Atos. Au bilan 2023, une baisse du chiffre d’affaires et une petite augmentation de la marge opérationnelle. La réduction des effectifs de 111 à 95 000 explique d’ailleurs cette légère embellie de la marge. Mais surtout un résultat déficitaire de plusieurs milliards, faisant fondre les capitaux propres de 3,8 à 0,1 Mds d’€. Et la dette nette a encore augmentée de 1,5 à 2,2 Mds €.

L’expert explique « l’ampleur des coûts de séparation et de restructuration dégrade lourdement la trésorerie nette », FO ajoute : c’est comme si le remède imaginé par Atos avait aggravé son état !

Le premier semestre 2024 n’est pas mieux : finalement un résultat net en déficit de presque 2 milliards, qui fait bondir la dette nette à 4,2 Mds d’€. La France est un peu mieux en termes de chiffre d’affaires, mais pas de marge. La restructuration financière à valider par la procédure de sauvegarde accélérée le 15 octobre, s’accompagne d’un besoin d’amélioration de la rentabilité.

L’expert interroge « Quels sont les impacts de ces contraintes supplémentaires pour les salariés, compte tenu notamment du niveau d’épuisement souligné à plusieurs reprises ? ».

Enfin l’expert confirme le problème salarial « Un tiers des salariés n’a pas bénéficié d’augmentation en 2023, et près de 70 % n’ont pas eu une augmentation à même de couvrir l’inflation (4,9% en 2023).»

FO avertit la direction sur les Risques Psycho Sociaux (RPS) : marge soutenue par la réduction d’effectifs = augmentation de la charge de travail (épuisement relevé par l’expert). Aucune reconnaissance financière ne vient compenser cette surcharge (pas d’intéressement, participation ridicule, zéro augmentation de salaires). Le tout envenimé par l’incertitude sur l’avenir (à qui serons-nous vendus ?).

FO rappelle ses revendications sur l’avenir d’Atos : il passe par les salariés, et tous les emplois doivent être préservés. D’autre part l’aide de l’état reste nécessaire. C’est préférable au fait de confier Atos à ses créanciers, ou de vendre les activités stratégiques de BDS. Pour FO une prise de participation de l'Etat au capital du Groupe est la seule solution pour garantir l'ensemble des emplois.

Crèche Bezons : sans l’aide d’Atos !

En avril, FO avait condamné la décision de la direction de mettre fin au contrat permettant aux salariés du site de Bezons de bénéficier de places à la crèche. Les salariés concernés déploraient « C’est la galère pour trouver une crèche avant septembre ». FO a pris contact avec CAP ENFANTS, et est intervenu au CSE. D’une part pour corriger les informations données par la direction : les 32 berceaux réservés étaient bien occupés (entre 30 et 32) ; le coût supporté par Atos n’était pas de 500 k€ mais inférieur à 150k€ après déductions fiscales.

D’autre part pour soutenir la proposition que CAP ENFANTS a fait à Atos : au lieu d'un arrêt brutal, maintien des places tant que les enfants actuellement présents ne rentrent pas à l’école (17 pour la rentrée 2024, 6 pour 2025).

Devant le refus de la direction, CAP ENFANTS a choisi d’assumer la perte du financement Atos, en maintenant ces places pour les enfants présents. Socialement, la crèche se substitue à Atos, certains salariés avaient envisagé de démissionner s’il ne pouvait garder leur enfant à la crèche à la rentrée 2024. C’est un pari de la part de la crèche, qui se met ainsi en déficit. CAP ENFANTS espère qu’Atos renouvellera le contrat dès que ses difficultés financières seront surmontées.